SAS BON AIR

L'expression des souvenirs, le besoin de changement

Nous avons réalisé et tourné un film documentaire pour SAS BONAIR.

Présentation générale

Le premier Mahogany

Dans le cadre de la construction de la copropriété dégradée BON AIR et de la reconstruction du site en Ecoquartier, il était prévu d’organiser la mémoire de la résidence ou du quartier BON AIR, d’aider les locataires et les propriétaires occupants à réveiller leurs souvenirs et à faire progressivement le deuil du quartier et de la résidence dans lesquels ils vivaient.

L’objectif était de réaliser un court-métrage de 13 minutes sur la mémoire du quartier Bon Air.

Le producteur exécutif du projet nous a contacté pour réaliser le film documentaire dont les objectifs étaient de

  • d’aider les locataires et occupants à s’exprimer sur la résidence et le quartier et de leur donner des outils d’expression,
  • d’accompagner et de soutenir les locataires dans cette expression, qui peut traduire une angoisse, un stress et une difficulté à faire le deuil de l’ancienne résidence
  • d’aider les locataires et occupants à partager leurs histoires, à transmettre leurs savoirs et à les valoriser.
  • d’expliquer la démarche de la collectivité et de l’aménageur à travers le projet technique, humain et partenarial de la gouvernance (Ville de Fort-de-France, ANRU, CTM etc…).
Client: SAS BON AIR
Date: March 21, 2020
Services: Réalisation, développement de l'histoire
Autres services: Cinématographie,Recherche

Note d’intention de la réalisatrice

Pour réaliser ce film, nous avons choisi l’émotion et l’authenticité.

Tout au long du tournage du projet, nous avons demandé à toutes les parties prenantes, y compris la gouvernance de SAS BON AIR, de s’impliquer authentiquement dans le projet. Il était clair pour nous dès le départ qu’il aurait été impossible de réaliser ce film et d’atteindre les objectifs initiaux sans une réelle transparence de la part de toutes les parties et une confrontation des points de vue à l’écran.

Le film mêle des séquences de vie, des interviews et un regard sur le quartier et le chantier, avant, aujourd’hui et bientôt. La parole est au centre de ce film : l’expression des souvenirs, du besoin de changement et des attentes à travers les discours de chacun des personnages. La parole des habitants transcrit leur attachement au quartier et le besoin de changement pour une vie meilleure. Ces histoires de vie transgénérationnelles constituent l’âme du film. Les différents personnages donnent, chacun à leur manière, une profondeur personnelle et collective à leurs trajectoires, dont le point commun est non seulement ce quartier mais aussi les souvenirs qui y sont attachés. L’objectif n’est pas de recueillir des témoignages pour polir une histoire objective, mais plutôt de favoriser l’émergence d’histoires intimes. Le discours de l’urbaniste, notamment, rend compte de la vision et de l’engagement nécessaires pour mener à bien un projet de cette envergure. Il nous parle de la nécessité de combiner cette vision sociale avec une vision économique pour créer le premier projet d’innovation sociale et environnementale au cœur de la Martinique et de sa capitale. C’est celui par lequel nous prenons le temps de ressentir l’ampleur de la tâche et la nécessité d’une démarche environnementale exigeante et d’une vision à long terme, résolument tournée vers l’avenir. Le discours du représentant de l’association, accompagné d’images d’archives, rappelle également l’histoire du quartier et son ancrage dans l’histoire de la Martinique, car tous veulent préserver l’âme de ce quartier en allant vers plus de communauté, de dialogue et de bien-être. Le vieux bâtiment est dévoilé en toile de fond pour représenter à la fois l’infrastructure gardienne d’une histoire et, terriblement dégradée, le témoin de l’urgence du changement. Le mouvement, symbole de la transformation, est également au cœur de ce film. Un mouvement horizontal d’abord, puis qui s’élève pour accompagner la vision du concepteur et révéler ce qui va disparaître pour laisser place dans un mouvement lent, constant et régulier au premier quartier écologique des Caraïbes.

Résultats

Au final, deux livrables ont été produits :

  • un film de 25 minutes « Le premier Mahogany, la construction du premier éco-quartier des Caraïbes ».
  • Une courte présentation du projet de 1min20s

Les parties prenantes

Le film a permis de toucher les acteurs impliqués dans le projet.

Les techniciens se sont vus à l’écran, ont rencontré des habitants avec lesquels le dialogue était parfois difficile, et ont pu faire le point à mi-parcours de plus de 10 ans de travail et d’efforts.

La gouvernance a trouvé le ton juste et l’émotion était au rendez-vous.

Les financeurs ont mis des visages sur un projet d’une telle ampleur qu’il est parfois possible de perdre de vue l’essentiel : l’aspect humain.

La distribution aux habitants est en cours d’organisation.

Le film a enfin rempli son objectif principal : rassembler tous les acteurs autour d’un projet ambitieux en Martinique et les convaincre de sa pertinence, de son avancement et de sa qualité.

Patrimoine

L’un des objectifs du projet était de garder une trace du passé, de la ville et du quartier. Ce film représente cette trace, ce témoignage de ce qui fut. Il représente désormais un repère historique et patrimonial dans l’histoire de la ville de Fort de France.

Crew

Réalisation/DP/Motion graphics : Stéphanie Saxemard

Producteur exécutif : Christian Rodin

Production additionnelle : Creativ Sün Films

Opérateur caméra : Christophe Adelaïde, Patrice Aboulicam, Arnaud Griffit

Son : Arthur Rusti, Gianny Aldo, Zephrine Royer

Montage : Stéphanie Saxemard, Zephrine Royer

Assistante de production : Anne-Emmanuel Quimbert

Recherche : Stéphanie Saxemard, Zephrine Royer

Note technique

SAS BON AIR a choisi de réaliser un documentaire créatif plutôt qu’un film de projet pour capter l’émotion derrière un moment très important de l’histoire de la ville de Fort de France. L’utilisation du storytelling nous a permis de donner la parole aux personnes concernées par ce changement, de permettre au maire et aux agents de la ville d’expliquer dans leurs propres termes la nécessité de ce changement.

Un projet de reconstruction urbaine est toujours compliqué. Une des missions de la SAS BON AIR est d’accompagner les habitants dans leur relogement.

La première difficulté de ce projet est qu’il s’est déroulé à un moment difficile du projet de reconstruction du quartier : la démolition de tous les bâtiments de la cité. Ce fut un moment difficile, surtout pour les habitants, qui ont vu disparaître une partie de leur vie et de leurs souvenirs.

Le deuxième défi auquel la gouvernance du projet a été confrontée était de rassembler dans un seul film les émotions, les informations techniques et les perspectives parfois divergentes des parties prenantes du projet (résidents, techniciens, gouvernance). L’objectif était d’utiliser le film comme un vecteur de cohésion de toutes les parties prenantes autour du projet de reconstruction à une phase critique de son avancement.

C’est pourquoi SAS BON AIR a choisi de réaliser un film documentaire, seul média capable de transmettre à la fois des émotions, un message et des informations.